Gestion des "crises"

Comment accompagner ton enfant, qu’il soit en position agresseur ou d’agressé ?

Il n’est pas rare ou impossible que notre enfant tape ou se fasse taper, qu’il se fasse malmener (physiquement ou verbalement) ou que lui-même malmène d’autres enfants.

Tous les enfants, comme nous, adultes, peuvent être en conflit avec d’autres personnes.

Plus tôt les enfants apprennent à gérer et à ne pas appréhender un conflit, mieux ils peuvent les vivre et les affronter le plus sereinement possible.



L’ENFANT EN POSITION D’ « AGRESSÉ »

Aujourd’hui, j’aimerai te parler de la situation où ton enfant se retrouve en position d’agressé. Comment faire et comment l’aider à dépasser ce statut de « victime ».

Avant de commencer à développer, revenons sur une définition importante :



UNE VICTIME, C’EST QUOI ?

Quelle que soit la définition que l’on considère dans le dictionnaire, il y a toujours la connotation de « subir » un événement, un acte, un mal, un dommage. Donc dans le fait de « subir », il y un côté passif de la personne en question qui subit.

Tout l’enjeu va donc être de (re)donner une certaine forme de pouvoir à l’agressé afin qu’il ne subisse plus la situation mais qu’il (re)devienne acteur et prenne part à l’action.



ALORS COMMENT LE RENDRE ACTEUR ?

Bonne question me diras-tu !
On a souvent tendance à nous adresser à l’agresseur en lui rappelant les règles et à protéger l’enfant agressé.

« Ne cherchez pas à éviter à vos enfants les difficultés de la vie, apprenez-leur à les surmonter ». Louis Pasteur.

Ce que je fais pour accompagner mes enfants dans la gestion de leur propre conflit, je leur demande déjà comment ils ont vécu la situation, car si je suis la seule à avoir ressenti « l’agression », ça ne sert à rien d’intervenir.

Par exemple, il est arrivé une ou deux fois que j’entende un enfant dire des choses peu agréable à mon fils, comme « tu n’es pas mon copain », « je ne veux pas jouer avec toi »… ou bien un enfant qui crie sur mon fils en lui disant de lui donner le jeu qu’il a dans les mains.

Rien de grave en apparence peut être. Mais ce qui importe c’est le ressenti des enfants impliqués dans la situation.



UNE CHOSE IMPORTANTE À PRÉCISER

Je n’interviens JAMAIS auprès des autres enfants. Quand j’interviens dans un conflit impliquant un de mes enfants, je m’adresse toujours à eux et pas aux enfants des autres. Évidemment, quand il y a danger, je peux intervenir, mais c’est extrêmement rare.



PRENONS UN EXEMPLE CONCRET :

La dernière fois au cirque, la fille d’une amie et mon fils sont arrivés en même temps sur un jeu. Ils se sont bousculés tous les deux pour passer en force. Elle a fini par lui crier dessus en lui disant de se pousser et l’a fait tomber au sol.

J’aurai pu dire à cette petite fille « tu ne peux pas le pousser, regarde tu l’as fait tomber, tu lui as peut être fait mal ». Non. Ce n’est pas du tout comme ça que je fais.

Ici, j’ai donc relevé mon fils, je lui ai fait un câlin et je lui ai demandé ce qu’il avait compris de la situation et ce qu’il avait ressenti. Il m’a donc répondu qu’elle l’avait poussé et qu’elle lui avait crié dessus et qu’il n’avait pas apprécié. Ce sont ces mots. C’est important.

Car si on pose des questions fermés comme « elle t’a fait mal ? », « elle t’a crié dessus ? », l’enfant ne peut répondre que par oui ou par non, et finalement nous induisons malgré nous une certaine réaction chez nos enfants, une appréciation de notre réalité sur la situation qui n’est pas forcément la leur.



DONC PREMIER POINT CLÉ :

On pose des questions ouvertes : « Que s’est-il passé ? », « Qu’as-tu ressenti ? » …

Suite aux explications de mon fils, je lui proposais une interprétation de la situation : « vous êtes peut-être arrivés en même temps sur le jeu et vous aviez l’impression d’être tous les deux les premiers arrivés, qu’en penses-tu ? ».

Il a validé mon interprétation. Une fois que la situation est claire pour lui, on s’attaque aux ressentis. Il avait pu exprimer le fait qu’il n’avait pas apprécié qu’il le pousse et lui crie dessus. Je l’ai donc encouragé à aller lui dire. C’est ce qu’il a fait.

Une fois qu’il a pu lui dire comment il avait vécu la situation, elle s’est excusé. Tous deux on pu passer à autre chose, sans rancune.



DONC DEUXIÈME POINT CLÉ :

Redonner le pouvoir à l’enfant « agressé » en l’encourageant à exprimer son ressenti auprès de l’enfant « agresseur ».
Il a donc pu lui formuler « je ne veux pas que tu me pousses, ni que tu me cries dessus parce que j’ai pas apprécié ».
Prendre position et s’affirmer sur ce qu’il ne veut pas, change complètement son statut.
Il n’est alors plus une victime qui subit une situation. Ils sont tous deux égaux dans le conflit.


L’idée dans cette façon d’accompagner les conflits est d’offrir à nos enfants les outils pour gérer eux mêmes leur conflit, afin qu’ils puissent avoir les ressources nécessaires pour savoir comment réagir quand ils sont ou se sentent agressés.
C’est donc faire de la prévention que d’agir ainsi.



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